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[Test] Phantom Hourglass


Première édition le 06/10/2007 à 20h31. 


THE LEGEND OF ZELDA - PHANTOM HOURGLASS : LE TEST DU PREMIER ZELDA SUR DS


Paru le 06/10/2007 à 20h32.

Zelda Phantom Hourglass sera disponible sur les étals européens le 19 octobre 2007. Il constitue le premier vrai Zelda de la Nintendo DS, les cas Tingle RPG et Tingle's Balloon Fight étant mis à part. Attendu de longue date, Phantom Hourglass nous arrive dans une forme surprise, puisque d'un Four Swords longtemps préssenti, c'est finalement la suite directe de The Wind Waker à laquelle nous avons droit, remettant tout le gameplay habituel des Zelda sur la table, ou plutôt sur l'écran tactile. Alors, véritable killer-app pour la DS Lite qui n'en a plus besoin ou nouveau Zelda en demi-teinte?

Ce test a été réalisé à partir de la version japonaise. Certains noms de personnages ou de lieux seront probablement différents dans la version française!

Il était une fois...

Souvenez-vous, Zelda Phantom Hourglass, c'est la « bombe » que Satoru Iwata, PDG de Nintendo, a « droppé » (en néerlandais en VO!) lors de la Game Developers Conference 2006. Depuis lors, il avait fallu attendre un an avant de revoir le jeu, qui est finalement sorti rapidement au Japon en juin. Le jeu y a d'ailleurs reçu un accueil très encourageant pour la franchise Zelda, en disgrâce aprés les essais parfois infructueux (Famicom Mini Zelda et surtout Twilight Princess) ou parfois juste ridicules (The Minish Cap et Four Swords Adventures), la menant ainsi pour la première fois depuis 5 ans au-delà de la barre des 800,000 ventes. N'en jetons plus, la hype entourant Phantom Hourglass est à son paroxysme lors de sa sortie occidentale. Et pourtant, lors des premières déclarations d'Eiji Aonuma (producteur des jeux Zelda depuis 2000) à propos de son gameplay 100% tactile, le doute et la suspicion étaient au rendez-vous. En effet, le bouleversement s'annonce de taille, surtout pour une mécanique huilée et connue de tous sur le bout des doigts, et n'ayant de surcoît plus à faire ses preuves en matière de perfection de jouabilité. Et pourtant...

Le Zelda tactile

Et pourtant, Aonuma aura réussi son pari au moins à ce niveau-là. Tout comme Twilight Princess, qui sur Wii en avait surpris plus d'un, laissant le pad Gamecube sur la touche tant la maniablité wiimote/nunchuk semble s'accorder parfaitement avec un Zelda 3D, Phantom Hourglass instaure la nouvelle régle des Action-RPG sur Nintendo DS. Tout se fait via le stylet, aussi simplement que possible.
Dans les faits, on pointe son stylet sur l'écran, le point de touche étant matérialisé par une petite fée dans le jeu. En déplaçant cette fée, Link commence à la suivre. On déplace donc l'elfe en le faisant poursuivre le bout de son stylet, et cela se révèle diablement efficace!
Pour combattre ou interagir avec les éléments présents à l'écran, il suffit de toucher les dits éléments. Ainsi, touchez un ennemi, et Link se précipitera dessus pour le frapper avec son épée. Touchez une jarre, et Link s'en emparera, avant de la lancer si vous la touchez à nouveau.

Conséquence directe de ce nouveau gameplay, certaines nouvelles énigmes apparaissent, et utilisent aussi à quelques reprises le micro ainsi que le double écran... en parlant de double écran, celui du haut affichera en quasi-permanence la carte, que vous pourrez annoter comme bon vous semble. Un nouveau standard pour les jeux d'aventure sur DS. Les menus sont aussi encore plus simples d'accès, puisqu'ils sont déroulants et représentés par deux petites icônes présentes en bas de l'écran tactile.
Les traditionnels items sont disponibles à l'intérieur de l'un d'eux, et leur contrôle se retrouve lui aussi modifié par cette nouvelle jouabilité. Exemple classique, le boomerang, dont il suffira d'abord d'enclencher l'icone pour le brandir, avant d'en tracer la trajectoire directement sur l'écran. C'est simple, cela se révèle tellement puissant que cet objet, habituellement délaissé rapidement par les joueurs au profit d'items plus efficaces, sera votre meilleur compagnon tout au long de l'aventure.
Nous ne ferons pas ici la liste des améliorations que cette nouvelle maniabilité apporte sur les autres objets, car c'est un peu là que Phantom Hourglass révèle ses limites: il y a trop peu d'items, une dizaine tout au plus en comptant l'épée...

Un Zelda Lite

Il n'y a pas qu'au niveau des objets que Zelda Phantom Hourglass se révèle un peu court sur pattes. Il s'agit ici de la principale déception de ce titre, et il s'agit plus gravement d'un point sur lequel on avait rarement eu à redire avec les précédents Zelda. Phantom Hourglass manque de fond et de consistance, et il existe pour cela un exemple tout trouvé et ultra-démonstrateur: il n'y a pas de quête aux quart de coeur. Pas de quart de coeur! Vous avez bien lu, vous finirez Phantom Hourglass avec au maximum 16 coeurs mais vous en aurez acheté au moins deux à la boutique ambulante de Terry. Deux gros entiers d'un coup et d'autres cachés ici et là, le plus souvent sur une micro-île servant d'hôte à un mini-jeu retord.
On sent que les 6 mois (seulement) écoulés entre les sortie de Twilight Princess et Phantom Hourglass n'ont pas suffit à Aonuma pour faire de ce PH un gros jeu portable.
Peut-être même qu'un an supplémentaire n'aurait pas été de refus quand on voit que la majorité des îles sont minuscules, hébergeant au plus 3 tentes servant de maisons. L'atoll sur lequel se retrouve Link n'a rien du monde de The Wind Waker, qui disposaient lui de quatre ou cinq îles de bonne taille et d'une dizaine d'autres de taille moyenne. Phantom Hourglass lui ne pourra compter que sur 4 îles moyennes laissant les quinze autres avec une superficie pouvant envier celle des îles Féroé.

Un arsenal réduit, pas de quart de coeur, des îles minuscules, le tableau est peu reluisant et pourtant, il faut encore y ajouter une donnée: les donjons, également courts, la facilité des énigmes n'aidant pas le joueur à y rester cloitrer plus de 20 ou 25 minutes. Au passage, n'y cherchez pas non plus de carte et de boussole... ni un bestiaire étoffé, celui-ci étant, chose habituelle pour les RPG de seconde zone et non pour les plus prestigieux Legend of Zelda, décliné en diverses couleurs pour mimer un ennemi différent...

   

De bons points tout de même...

La déception occasionnée par ces erreurs de parcours se transforme en frustration lorsque l'on se rends compte que finalement, ce Zelda Phantom Hourglass ne manque pas de charme. En tant que suite directe de The Wind Waker, le jeu en reprends quelques-uns des éléments les plus plaisants, à commencer par l'ambiance, et se paie le luxe de corriger les quelques bévues commises en 2002. Les parcours en mer sont ainsi plus dynamiques et plus rapides qu'avant, portable oblige. Les donjons, bien que plus courts comme déjà mentionné, sont plus nombreux et très sympas à traverser. Nouveauté instaurée dans cet opus, le donjon central, à visiter 5 ou 6 fois au cours du jeu, par étapes, brise également les régles et apporte un plus, qui semble beaucoup plaire aux non-initiés.

Niveau technique, la réalisation globale du soft, tout en 3D, compte parmi ce qui se fait de mieux sur DS, même si à y regarder de trop prés, on remarque bien les boullies de pixels qui servent de textures aux murs. Le design général est bien entendu celui de The Wind Waker, cell-shading inclus, pour un résultat clair et plaisant, ce qui consttue au final l'important.

Un mot sur les musiques, qui bien plus que la performance graphique ou la durée de vie sont sensibles aux goûts de chacun. Pour ma part, si les effets sonores sont irréprochables, il n'en va pas de même pour les mélodies, bien orchestrées mais manquant de punch voir de génie. On a connu Toru Minegishi (Majora's Mask, Twilight Princess...) et Kenta Nagata (The Wind Waker, Mario Kart 64...) plus inspirés. Les pistes les plus sympathiques sont celles issues des jeux précédents, TWW en tête bien sûr, mais aussi un peu Ocarina of Time et A Link to the Past. Manquement ultime, les remix entendus dans les trailers ne sont pas inclus dans le jeu final! Les nouvelles compositions sont simplement anodines, parfois saoûlantes... Comme d'habitude sur Zelda-France.com, voici quelques morceaux choisis :

Écran titre :

Îles :

Thème du Capitaine Lineback :

Thème de Terry :

Mode wifi multijoueur :

Le mode multjoueur enfin. Disponible en local et en ligne, il ne s'agit en fait que d'un mini-jeu « Capture du drapeau », disposant de quelques variantes de régles et avec un « skin » Zelda. C'est un ajout sympathique, mais il ne constitue pas un atout suffisamment lourd pour influencer son choix lorsqu'il faudra passer en caisse. C'est un bonus au mode solo principal, ni plus ni moins!

Conclusion

Zelda Phantom Hourglass est certainement un très bon jeu dans son genre sur DS et qui vaut bien son investissement. Malgré cela, on devra lui retirer beaucoup de points si on le compare aux autres jeux de la franchise. Car face à ses aînés et uniquement dans ce cas, il montre beaucoup trop de faiblesses, parfois inacceptables pour un Zelda. Des manques cruciaux dans le montage du jeu (îlots et donjons), dans les quêtes annexes (pas de quart de coeur) et des techniques de game design à la limite de la fraude, inhabituelles pour un Zelda (duplication du bestiaire, gestion des rubis et des fées...), le placent très bas dans la hiérarchie de la franchise, pour peu que l'on soit un puriste!

Néanmoins, Phantom Hourglass affiche quelque réussites, dont son gameplay 100% tactile en premier lieu, et son système de donjon central à explorer en plusieurs fois. Et puis, les fans de The Wind Waker seront très heureux de se replonger dans l'ambiance avec cette suite directe sur portable!

   

... En deux mots

Technique: Une 3D cell-shadée parmi les plus belles vues sur Nintendo DS. Le résultat général est plaisant mais pas exempt de bugs ou de pâtés quand la vue est trop prés. Animation sans faille néanmoins.

Son: Des effets sonores clairement réussis qui contribuent à l'ambiance du jeu. Mais les nouvelles mélodies sont ratées et le niveau n'est même pas relevé par les remix des précédents opus.

Maniabilité: Le 100% tactile fonctionne à merveille. On en redemande tant cela est naturel. Pari complétement réussi pour l'équipe de développement!

Intérêt: C'est le Zelda de la Nintendo DS, malgré ses défauts, il reste un excellent jeu dans son genre. C'est le jeu de Noël 2007 pour cette console sans contestation possible, mais ce n'est en même temps et de loin pas l'un des meilleurs Zelda. Quant au mode multijoueur, c'est un bonus, pas un atout.

Durée de vie: La durée de vie globale est intéressante pour un jeu portable, mais PH manque de consistance, et souffre de grands vides à certains niveaux, comme pour la taille des îles et des donjons ou de l'arsenal de Link.

Replay value: Plutôt liée à votre appréciation concernant le donjon central. Il sert en effet de liant à toute l'aventure, il faut donc apprécier ce penchant du jeu pour pouvoir y retourner facilement.

Liens: Galerie d'images Zelda Phantom Hourglass.



 
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